Je fixais la boîte alors qu'Andreah l'ouvrait. J'avais cette impression qu'elle le faisait au ralenti, sérieux. Finalement, le cookie s'approche et je le saisis, telle une bête affamée. -« Dis. Tu trouves vraiment que je parle trop ? J’peux faire un effort hein. Ça va pas ? Tu veux en parler ? » Mais enfin, de quoi parlait-elle? Si ça me dérangeait qu'elle parle trop? En tant normal, ce serait le cas. Mais, Andreah c'est autre chose, voyez-vous. Ça ne me dérangeait pas que ce soit elle qui parle. À vrai dire, ça me rassurait franchement. Une preuve qu'elle va bien, parce qu'une Andreah silencieuse, c'est une Adreah malheureuse. Fier de cette rime. Avant même que je n'ouvre la bouche, elle enchaîne : -« S’il y a des gens qui t’embêtent, je peux leur casser la figure. » .... Je ris. Fort, manquant de m'étouffer avec le cookie que je m'apprêtais à dévorer. Ben voyons. Je suis bien assez grand pour me débrouiller tout seul et il faut dire que la baston, je connais. Alors je réagirai au quart de tour à la provocation. C'était dans mes habitudes. Andreah n'avait pas à s'en faire là-dessus, honnêtement. Je cessais alors de rire pour lui répondre : « Tu vas leur casser la figure? Promets que tu n'iras jamais sans moi parce que ça risque de mal se passer pour toi. » Non mais franchement, vous imaginez peut-être cette fille frêle se battre contre les abrutis qui me provoquent? Sachant que certains font quatre fois son poids? Ah non non, ce n'est pas concevable, pas du tout. Mais ça me touche. « Tu sais Andreah, ça ne me dérange pas que tu parles beaucoup. J'aime t'entendre parler, ça me rassure. » Alors elle n'a pas en s'en faire. Parce qu'elle est comme ça, c'est Andreah, celle qui je connais, celle que je ne veux pas perdre. Quoi je deviens sentimental? N'importe quoi. Ce n'est que pur vérité, mais ces choses-là, j'ai de la peine à les dires à haute voix. Parce qu'à part le mécontentement, je n'aime pas étaler mes sentiments. Il faudra bien que je le fasse, un jour.