Mais bref! Je m'égare. Nous parlions de cette matinée difficilement enviable qu'a été la mienne. Eh bien, malgré la paresse qui m'empêchait d'aller en cours, j'avais la force de sortir pour mettre quelques paniers et me défouler en faisant des dunks de gorille. Et donc, j'ai quitté ma cabane pour me rendre sur le terrain. Sur le chemin j'ai croisé un bon ami à moi. Surprise. Baston. Et voilà, ça m'a fait chier. Je n'ai pas perdu. Mais, je m'en suis pris plein la gueule. Ce n'est pas tout, malheureusement. Ma chance légendaire me permet d'en subir plus, toujours un peu plus. Ah oui, j'ai de la chance d'être malchanceux. Une grande partie des E le sont. Bref. Peu après, je me rendais à l'infirmerie pour prendre quelques bandages et tout ce qui va avec. Et j'ai croisé un surveillant. Je vous laisse deviner la suite. Mais bon, j'ai tout de même eu la chance de ne pas retourner en cours. Je ne comptais pas le faire de toute façon, pas aujourd'hui.
Alors maintenant, je suis dans ma cabane, allongé comme un pauvre alité, la mine mauvaise. Limite si je vais pas tuer quelqu'un. J'aurais voulu me défouler sur Skygge, mon stupide coloc'. Mais il était pas là. Ce connard. Mais bon, ça me fera un peu de tranquillité. Je pensais rester seul encore un bon moment avant que les autres n'arrivent, mais non. On toquait à la porte. Qui est-ce? Je ne sais pas. Je vais savoir. Et donc, j'ouvre la porte et elle crie. Ah oui, bonjour Andreah. « Ah, salut Andreah... » Ne vous méprenez pas, je suis content de la voir. Juste que ouais, je suis de mauvaise humeur. Puis, elle saute dans mes bras, je l’attrape sans difficulté alors qu'elle me serre sans grande force. Ça m'inquiète oui, je m'en fais pour elle.
Et avant que je ne puisse faire quoique ce soit, elle enchaîne. Elle m'attrape les joues, s'amuse un peu avec. Comme une gamine. C'est une gamine. Mais je l'aime comme ça. -« T’es toujours aussi beau, toi, heiiiiin. Ca devrait pas être permis, fu. » Non, elle n'est pas sérieuse. Où est-ce qu'elle voit que je suis beau? Elle me prend pour un autre ou quoi? Quoiqu'il en soit, si j'attire le regard c'est à cause de ma carrure imposante et mes cheveux atypiques. Rien de beau chez moi. Andreah entre, sans invitation. De toute façon, elle sait très bien qu'elle n'en a pas besoin. Elle est toujours la bienvenue. Je ferme la porte et me tourne vers elle. Elle est installée sur la canapé. Déjà. Elle prend ses aises. Tant mieux. -« Alors, comment ça va, sinon ? Tu sais, mon chou, tu devrais sourire un peu, tu es encore plus beau quand tu souris. Cet après-midi, j’ai vu un vendeur, il était méga-moche, et puis quand il a vu que j’achetais des trucs, il souriait, et tout de suite, c’était beaucoup mieux. En même temps… Oh, tu as accroché un nouveau poster ? Il est joliiiiiii. Heu. Qu’est-ce que je disais, déjà ? » Non mais sérieusement? Je n'ai aligné que trois petits mots depuis le tout début. Cette fille parle trop, beaucoup trop. Pourtant, je ne me lasse jamais de l'écouter. Oui, Andreah est quelqu'un de spéciale pour moi. Plus qu'une amie. Je ne suis pas amoureux, mais c'est fort tout de même. Alors finalement, je souris. Oui, ce sourire est pour elle. « Tu parles trop, Andreah.... »
Alors, ce stupide sourire toujours inscrit sur mes lèvres, je m'assieds près d'elle. Je remarque alors qu'elle a pris des paquets avec elle. Je veux savoir ce qu'il y a dedans. De la bouffe? Sans doute. Andreah m'apporte toujours de quoi manger. Beaucoup, mais vraiment beaucoup. « Y a quoi dedans? De quoi manger? Si c'est ça, tu manges aussi. » Hors de question que je la laisse avec le ventre vide. Elle est déjà bien assez mince comme ça, je ne veux pas que ça empire. Eh oui, Pytha la brute est tout de même capable de s'inquiéter pour autrui. Je suis capable d'aimer aussi. « Et si tu veux pas, je te fais manger moi-même. Tu feras "aaaah" comme une petite fille. Je pourrais même faire l'avion si tu veux. »